J’ai découvert Twitter grâce aux jeunes pop
Ce truc a révolutionné la manière dont se propage l’information, il parait qu’il sera bientôt le réseau social numéro 1 dans le monde, détrônant le désormais célèbre Facebook. Mais jusqu’à présent je n’avais pas encore bien saisi comment fonctionnait Twitter et ce qu’il se passait là dedans. Les jeunes pop m’ont tout appris...
Génération "presque Y"
Je fais partie de cette génération des années 80 qui a découvert l’informatique et le web au milieu des 90’s. Bénie soit la fin du XXème siècle.
A l’époque j’allais sur Altavista avec Netscape navigator, je chattais avec des inconnus sur Caramail, je mettais des plombes pour télécharger le dernier titre de Raggasonic sur Napster, de temps en temps j’allais me tirer la nouille devant une photo de Tabata Cash. Bref j’étais comme un poisson dans l’eau, je maitrisais l’affaire.
Puis, au début des années 2000, je suis devenu un putain de morse entrain de ronfler sur la banquise. Le paquebot "web 2.0" est passé devant moi, je lui ai dit: «hey vas te faire foutre... Je suis bien là...», j’ai fait une demi roulade afin de me mettre sur le dos et je me suis endormi en lâchant une caisse.
Quand je me suis réveillé, la mer avait repris du terrain sur la banquise, la glace avait fondu et je me retrouvai au beau milieu de la flotte sans savoir nager. Ma métaphore est complètement pétée mais j'aime bien les animaux, je suis le genre de narvalo qui envoie encore des cochons danseurs sur MSN
Bon, entre temps, les réseaux sociaux avaient fait leur apparition. Internet, bien plus qu’un outil de communication et d’échange, est devenu un boomerang et peut désormais me revenir en pleine tronche dans la vie réelle. Car tout ça n’est plus seulement du virtuel, il y a encore quelques années, on n'avait pas la moindre idée de ce qu'était l' "e-réputation" ou encore le "personal branding". Et franchement on s'en torchait allègrement. Mais ça c'était avant ces foutus réseaux sociaux, blogs et autres plateforme à branlette égocentrique (il est de mise de préciser que l'ultime stade de la masturbation de l'égo se matérialise dans ce blog). Car attention, de nos jours, ton patron peut te renvoyer pointer au pôle emploi et te taper Motus sur France 2 tous les matins, juste parce que t’es un gros con qui a mis en ligne une photo de toi le cul à l’air, avec un grand sourire entrain de taper de la coke sur les nichons de petites salopes s’enfilant du Laurent Perrier au goulot. Et ouai mec, t’étais censé être en arrêt maladie pour dépression.
Twitter ? Pratique pour insulter Nadine Morano
Rien à secouer. J’ai décidé de me créer un compte Twitter. Et comme je suis un peu con j’ai mis ma véritable identité, «comme sur Facebook» me suis je dit naïvement. Sauf que, contrairement à Facebook, sur Twitter n’importe qui peut venir foutre son tarin dans mon bordel. En vérité j’y comprend pas encore grand chose mais ce truc me semble osciller entre une immense partouze internationale, et le comptoir de rade où des ivrognes s’insultent à propos d’un concours de bites. Dans les deux cas, tout le monde s’encule. On appelle ça un réseau social. Et comme dans la majorité des réseaux sociaux, y'a des endroits plus ou moins crades, j'y reviendrai plus tard.
Mais d'abord le principe de Twitter c'est déjà tout un jargon à capter : "twitter" ça consiste à écrire des "tweets" -littéralement "gazouillis"- que tu partages avec tes "followers" -les gens qui suivent ton compte- tu peux aussi suivre des tweets d’autres comptes et donc être un follower à ton tour. Le Saint Graal de la branlette sur twitter c’est quand tes followers te "retweet", cela signifie que ton tweet leur a plus ou moins plu, et de ce fait ils le partagent à leur tour avec leurs propres followers. Bref ils font tourner l’info. Précision importante: les "gazouillis" ne peuvent pas excéder 140 caractères, en gros t’écris en abrégé, t’utilises des codes à la con que seuls les initiés peuvent comprendre, tu laisses tomber l’argumentation et tu vas à l’essentiel. Et rien qu’avec ça, en 2012, tu peux influencer les médias mainstream et leur faire parler de tes conneries en créant le fameux buzz.
Hélas le morse que je suis ne peut pas devenir un oiseau du jour au lendemain. Pour le moment mes gazouillis s’apparentent plutôt à de la mauvaise fiante de pigeon qu’au doux chant du merle. Tout ce que j’ai tweeté jusqu’à présent se limite à insulter Nadine Morano (en même temps c’était le but de mon inscription), et troller le compte des jeunes UMP.
Vraiment pas glorieux je le concède, mais sur twitter je préfère encore me faire de vrais ennemis plutôt que des moitiés d’amis.
Twitter dans dans ma gueule: condensé de jeunes pop
J’ai trouvé cette fille, @Hannas, complètement par hasard alors que j’étais entrain de fouiner dans les gazouillis d’un ami. @Hannas est une nana d’à peine 25 ans comme toute les nanas d’à peine 25 ans. A l’exception près que @Hannas est une jeune militante à l’UMP, et qu’elle a quelque chose comme 3000 followers, dont les trois quarts sont persuadés que François Fillon est un grand leader et que François Hollande est socialiste. Et accessoirement que ce dernier va mener la nation au bord de la guerre civile. @Hannas son modèle: c’est Henri Guaino, même si elle aime bien aussi Benyamin Netanyahou. @Hannas tweete a peu près 150 fois par jour et elle a très bien compris qu’avoir un grand nombre de followers sur son CV est plus valorisant qu’un bachelor merdique de n’importe quelle école foireuse. Je suis certain que cette fille est très sympathique dans la "vraie vie" mais quand je tombe sur son compte Twitter, je me sent obligé d’y déposer mon petit colombin, et c’est bien légitime, je ne fais que mon devoir de citoyen.
Et comme @Hannas n’est pas trop con et semble avoir un minimum de second degré, elle m’a retweeté. Ou bien était-ce pour me jeter en pâture à ces amis les jeunes loups sarkozistes ?
Car c’est là que je me suis pris Twitter en pleine face. Le jeune padawan que je suis a fait connaissance avec le côté obscur de la force du retweet. Et en à peine une heure j’ai eu le droit à une tartine de messages de gens tous plus farfelus les uns que les autres. Des personnes dont je ne soupçonnais même pas l'existence. On m’a gentiment conseillé de quitter twitter, d’aller voir des filles de joies et de mettre fin à mes jours. D’après ces gens là je ne suis qu’un "vulgaire gaucho de base, ingrat" envers eux, à savoir "ceux qui ont compris ce qu’était la démocratie". Putain allez vous faire foutre ! J’ai même eu l’immense privilège d’avoir un tweet de @teamFillon59. Oui la team Fillon59 quoi ! Des types ont créé un compte twitter pour soutenir François Fillon dans le Nord. C’est quoi leur problème ? Comment peut-on en arriver là ? Certes les gens du Nord ont la fâcheuse réputation d’avoir un penchant pour la bouteille: ainsi leur mère et leur soeur ont tendance à être une seule et même personne. Mais merde une team Fillon, y’a des limites dans le supportable tout de même. Et ces vieux clichés ne peuvent pas tout expliquer, je suppose qu’il existe des teams Fillon dans pleins de départements, donc ne soyons pas trop médisant avec le ch’nord. Ces gens là n’ont-ils pas assez souffert ? Pourquoi leur imposer en plus une team Fillon sur Twitter ? Quand le sort s’acharne...
Parmi les amis de @Hannas il y a aussi ce jeune puceau normalien -apparemment être normalien et être de droite n’est pas incompatible- qui passe ses journées à essayer vainement de se trouver une génitrice qui pourrait lui pondre une belle descendance de méchus à pull saumon noué autour des épaules. Quand il n’est pas en train de lécher le cul d’une gamine de 15 ans, ce gros Kevin retweet des saloperies réchauffées du genre "il faut arrêter avec les amalgames, les arabes ne sont pas tous des terroristes, certains se contentent de nous voler".
Vas-y Bebel explique lui à ce petit con...
J’allais oublier ce bougre d’à peine 20 ans militant dans la Saône qui m’a tout de suite catalogué comme étant affilié au parti socialiste. Dans son esprit le jeune pop est au centre de tout, ce pervers est tellement bloqué dans son délire de militant qu’il établit la position des autres en fonction de sa propre position. Le jeune pop aime le manichéisme. Le jeune pop est con. Instinctivement, le jeune pop pense que celui qui ne va pas dans son sens est fatalement un adepte des partouzes de la rue de Solférino. Bon je dois reconnaître que je me suis retrouvé une fois par hasard dans un meeting du PS à écouter Babar entrain de vendre sa soupe. Mais à ma décharge, j’y allais pour gratter un ou deux godets de piquette et quelques cacahuètes. Hélas ces cons là n’offrent rien, ils ne vendent que du thé et du café pour tenir le coup, des pin’s à 2 euros et des promesses qui n’engagent que ceux qui y croient.
Pour en revenir à mes moutons, le plus beau spécimen que j’ai pu dénicher sur Twitter est une caricature à lui tout seul. Etant donné que ce type d’à peine 25 ans semble se destiner à une carrière politique depuis qu’il a 16 ans, et comme dans ce milieu les gens gagnent à être connus, je ne vais pas me gêner pour balancer son blase. Il s’agit du bien nommé Gonzague de Chanterac. Un patronyme sorti tout droit du trou du cul de la Vendée comme je pensais qu’il n’en existait plus que dans les livres d’Histoire. Faut croire que ce brave Robespierre n’a pas eu le temps de finir le boulot en 92... Donc Gonzague est venu au monde et il ne se contente pas d’être simple troufion au sein de l’UMP. Gonzague n’est pas de ces vils gueux qui ne protègent pas leur comptes Twitter, Gonzague a de l’ambition et vise certainement un petit gagne-pain à l’assemblée pour 2017.
Putain. Matte moi ce peigne-cul. Merde il est là aussi.
Voilà, c’est ainsi que j’ai pu découvrir les joies de Twitter. Je pensais avoir pas mal bourlingué sur le net ces dernières années, j’ai grandi avec Rotten.com et "two girls one cup", mais le jour où j’ai découvert qu’il y avait des milliers de jeunes pop sur Twitter il m’a fallu avoir le coeur vraiment bien accroché. Ma foi, avec le recul, je peux dire que ça me facilite le transit intestinal de les voir ainsi pulluler sur les réseaux sociaux. La plupart de ces jeunes connards opportunistes sont des nazis qui sont persuadés que leur survie dépend du nombre de retweets, et d’un ratio supérieur à un entre leurs Followers et Following. Chaque jour, ils se branlent et baisent entre eux, déversant des litres de leur semence 2.0 à grands coups de hashtags dans ta tronche. Ca pue et c’est au moins aussi dégueulasse que les chiottes du 238 rue de Vaugirard après une réunion des dits "jeunes pop".
PS: Pour des raisons de personal branling évoquées plus haut j'ai caché ma véritable identité dans les captures d'écran de mes tweets. Quoiqu'il en soit personne ne lit ce blog, mais si d'aventure tu passes dans le coin et que tu n'es pas trop stupide tu peux très facilement trouver comment je m'appelle.